Une fromagerie japonaise à Paris, est-ce possible ?
En cette jolie journée du mois de mai, j'organise un périple dans le 1er arrondissement de Paris. Et le safari de Gourmetise débute rue Richelieu. Samedi dernier, de sortie pour fêter l'anniversaire d'un copain dans un bar de cette rue, je me retrouve interlocutée devant une devanture surprenante aux airs d'un salon de coiffure, très épuré, très clean et sur laquelle était indiqué "Salon de Fromages". Je trépigne. Et j'y vois des affiches écrites en japonais ! La surprise est intense. Ni une, ni deux, je dois à tout prix revenir pour percer ce mystère, Hisada.
Madame Hisada, c'est elle dans un magazine japonais
Madame Hisada, c'est elle aussi illustrée
Et Madame Hisada, c'est elle aussi dans sa boutique, avec sa si gentille employée
Quelques produits japonais, par ci, par là. Ci-dessous, un sel aux fleurs de cerisiers (à droite) et une gamme de 3 sels au yuzu, au matcha et au wasabi (à gauche)
Mais nous sommes quand même bien dans une fromagerie. Et ici ne sont vendus que des fromages français, et quelques autres italiens. Les tentatives de japoniser les fromages existent, mais à très petite échelle. Du chèvre au yuzu ou au wasabi. Celà s'arrête là.
La passion de Madame Hisadi reste le fromage français. Après avoir travaillé de nombreuses années dans une grande entreprise d'importation de fromages français au Japon, elle se penche un peu plus sur le métier de fromager et affineur. Acquise et conquise, elle ouvre une première fromagerie au Japon. Puis une deuxième et d'autres encore. Enfin, elle se décide à ouvrir une boutique à Paris, dans le 16ème.
La Guilde des fromagers l'a adoptée et elle maîtrise dorénavant à la perfection son métier de fromager affineur. Elle sélectionne elle même ses producteurs.
Cette initiative n'a pas pour objectif de nous faire un pied de nez, mais a surtout pour objectif de partager ses connaissances. La communauté japonaise est importante sur notre territoire et, nous les savons très friands de notre patrimoine culinaire. Et grâce à Madame Hisada, l'approche du fromage leur est simplifiée.
Ceci étant, le français n'est pas chauvin (si ?), car sa clientèle est majoritairement une clientèle de quartier et quelques autres touristes russes ou américains. Eh oui, au moins chez Hisada, ils pourront approcher le fromage et en english, c'est bien mieux.
Enfin, à l'étage, une petite salle vous accueille pour savourer des plats à base de fromages ou autres d'inspiration japonaise. Ce midi donc, ce sera fondue (très bonne, mais qui s'est solidifiée très vite, une simple bougie n'a pas pu maintenir une texture fondante, comme on l'aime) et Tofu. J'ai été très agréablement surprise par le tofu, qui était savoureux (enfin, plus que d'habitude...) et surtout très moelleux, ce que je n'avais jamais goûté auparavant. Rien que pour le tofu, le déplacement en vaut la peine.
Et le service ? Parfait, égal à leur réputation. Très attentif, très soigné, jamais un mot de trop. D'une gentillesse rare, un tour de force là où dans notre pays le râleur règne en maître, surtout en restauration !
J'ai aussi beaucoup apprécié cette corbeille sous chaque siège pour que Madame puisse y déposer son sac, sans le salir.
Une très jolie peinture que j'aurai bien ramenée chez moi.
Vu dans un magazine gastronomique japonais : des chèvres, un seau, des gens... Mh, je sens que le japonais ne compte pas en rester là. J'ai hâte de pouvoir goûter leurs créations fromagères !
Alors, est-ce que cela egaye votre curiosité ? Vous voudriez que les japonais fabriquent aussi du fromage ?
By the way, le 31 mai de 19h à 21h Hisada en association avec Issé organise une soirée "mariage de shochu et fromage". Le shochu est un alcool distillé de patate douce, d'orge ou de sarrasin (15 personnes maximum, au Workshop Issé - 11 rue St Augustin - 75002 Paris). Informations et réservations au 01 42 96 26 74.
Vite, vite, vite, l'adresse !
17, rue le Marois - Paris 16
47, rue Richelieu - Paris 01