Carré Noir : les verrines maltraitées dans un nouveau concept de restauration
Je n'ai pas l'habitude de faire des articles sur des concept de restaurant service à table, mais j'étais en telle attente d'un concept de verrines que je parle ici du seul qui me soit connu. Et oui, je l'attendais depuis longtemps la personne qui allait enfin proposer un concept de restauration autour des verrines. Concept culinaire hyper à la mode depuis quelques années. Un concept emprunt de Gourmetise dans la mesure où, telles que je les perçois, les verrines sont l'expression même de stimulis sensoriels puissants autour de ce triptyque : saveurs, couleurs et textures.
Des dizaines de livres de recettes célèbrent les verrines, mais je suis fréquemment déçue, car la verrine est trop souvent traitée comme un contenant et non comme un vrai concept culinaire avec la superposition de couleurs tranchées, la fusion de saveurs diverses et l'explosion de textures surprenantes. D'autre part, la verrine est une excellente solution de proposer des fruits et légumes sous diverses formes, saveurs. Une invitation au vrai plaisir gustatif pour ces ingrédients souvent mal cuisinés.
Et surtout, pour moi, la verrine ne doit pas accueillir des recettes classiques qu'on transfère de l'assiette à la verrine. La verrine c'est ca :
Les recettes de verrines de Mercotte (http://www.mercotte.fr/) , Mamina (
Qu'est ce que Carré Noir ? Installé au 85 rue de Silly à Boulogne Billancourt, Carré Noir a prit le parti de son nom grâce au plateau noir dans lequel sont disposées 4 verrines qui viennent s'encastrer dans 4 ronds. Chez Carré Noir, le cadre est particulièrement soigné et je suis particulièrement émerveillée par la chaleur qui s'en dégage et la mise en valeur des couleurs dans un fond très sobre, très classe. On se sent pénétrer dans un lieu "hors du commun".
Le service se réalise à table. A ce stade de l'expérience, je m'interroge car il semble périlleux de se lancer sur un service à table autour de verrines, souvent associées à "mises en bouche" ou "entrées" ou "entrées apéritives". Soyons patients, l'équipe a dû contourner malignement cette problématique.
Première approche de la carte : des recettes assez originales, l'audace de travailler certains ingrédients parfois segmentants. Les surprises s'arrêtent à ce stade.
J'ai mis un peu de temps à comprendre l'articulation du menu. Je résume : 16,5€ pour 2 verrines ou 22€ pour 3 verrines. Ce n'est pas expliqué et présenté de cette manière mais c'est la réalité. L'entrée sera bien présentée dans 1 verrine. Le plat, en revanche, sera présenté dans 2 verrines (la partie protéine dans une verrine, l'accompagnement dans la 2nde). Et si on opte pour la formule à 16,5 (ce fut mon cas, prix déjà peu accessible) la 4ème verrrine sera bien présente avec................... du pain. Merci, c'est sympa !
Phase dégustation : sincèrement, je ne m'en souviens plus trop, pourtant ma visite date de 2/3 jours. Ca ne devait pas être mauvais, mais surtout pas exceptionnel. Ce dont je me souviens, ce sont mes déceptions et surprises : ici, je me retrouve face à des contenants qui proposent des plats hyper classiques qui auraient été aussi bien en assiette. Voire même meilleurs, car ma viande est incoupable dans une verrine !!! Quelle hérésie ! Evidemment, aucune verrine tel que je l'entends, pas de couches de couleurs, pas de mélanges de saveurs et aucune texture.
Au final, pour 16,5 euros, mon estomac crie famine et ma Gourmetise déprime. Résultat des courses, je cours chez le boulanger du coin compléter mon appétit avec un éclair au chocolat et deux barres de Twix. Gourmetise en total péril ! Catastrophe !
Heureusement, le soir même, sur les conseils de Thierry Richard, véritable porte parole de la Gourmetise et des petits plaisirs, je file chez Caïus. Et là, je vous assure, ma Gourmetise s'est réveillée de manière vivace. Un moment exceptionnel. Mais je laisse le soin aux Chroniques du Plaisir de Thierry Richard de défendre ce restaurant http://chroniquesduplaisir.typepad.fr/chroniques_du_plaisir/2008/12/ca%C3%AFus.html.